Martin RAIMBAULT : « Il est indispensable d’observer ce que font les autres sports »

Martin RAIMBAULT : « Il est indispensable d’observer ce que font les autres sports »

Preuve des ambitions des Lions de Savigny et de leur envie de rester une place forte du baseball français, le club et son Président Guillaume COSTE ont décidé d’embaucher Martin RAIMBAULT en tant qu’agent de développement et préparateur physique à l’automne dernier. Véritable multitâche, Martin s’est confié au CD91 BSC sur ses activités et ses expériences sportives multiples qui l’amènent notamment à avoir un regard global sur notre pratique du baseball-softball.

CD91 BSC : Bonjour Martin, peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?

Je m’appelle Martin RAIMBAULT, j’ai 26 ans, je travaille en tant qu’agent de développement et préparateur physique pour le club de baseball – softball les Lions de Savigny. Depuis octobre 2019 je suis en charge des actions de développement du club ainsi que du suivi de la préparation physique de la D1, R1 et 18u (ndlr : la D1 constitue l’élite du baseball en France).

Quel est ton parcours ?

Je suis titulaire d’un Master STAPS « Sport Entrainement et Performance de Haut Niveau » que j’ai eu la chance d’effectuer à l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance). Avant cela, j’ai obtenu une licence STAPS entrainement sportif. Etant à l’origine passionné par la préparation physique, j’ai également suivi un diplôme universitaire spécialisé dans ce domaine. D’un point de vue professionnel, j’ai commencé très tôt à entraîner, dans les sports de combat notamment. Aujourd’hui en parallèle de mon activité d’agent de développement pour les Lions je suis également le préparateur physique du CNPR 92, le club de natation du Plessis Robinson et du MMA Factory, club professionnel de MMA.

En quoi consiste ton travail d’agent de développement ?

Je m’occupe de toutes les actions permettant au club de se développer. C’est très varié, il n’y a pas de routine dans cette profession. Notre club étant une petite structure, il est obligatoire d’être « touche à tout ». Cela passe par la recherche de partenaires tant privés que publics, l’élaboration de budgets prévisionnels, l’organisation d’événements, le recrutement de personnes ressources etc.

Selon moi, l’agent de développement doit se concentrer sur l’amélioration de l’attractivité de sa structure. C’est en consolidant cette notion que le club pourra étendre son influence sur le territoire, augmenter son nombre de licenciés, créer des partenariats durables et bien sûr augmenter ses ressources tant financières qu’humaines. C’est une mission difficile, nécessitant de rechercher de nouveau concepts et services que le club serait en mesure de fournir.

Dans quelles circonstances as-tu été amené à travailler pour les Lions de Savigny ?

N’étant pas issu du baseball, c’est par l’intermédiaire de mon réseau professionnel que j’ai rejoint le club. C’est vraiment un milieu très ouvert, toujours à la recherche de personnes ressources même si elles ne sont pas du baseball-softball à l’origine.

Selon-toi que peuvent apporter d’autres disciplines sportives pour le baseball ?

La diversité a toujours du bon. Il est indispensable de rester ouvert et d’observer ce que font les autres sports pour se développer. Aujourd’hui, avec l’essor des salles de sport privées et des pratiques autoorganisées il faut sans cesse se renouveler pour rester attractif. S’isoler et cultiver l’entre-soi freinent toute capacité d’innovation. C’est en mutualisant nos compétences, tous sports confondus, que de nouveaux concepts et manières de pratiquer pourront émerger. Le baseball n’échappe pas à cette règle et le fait bien. Même si c’est une petite fédération, elle parvient à produire de la performance et à s’entourer de talents à l’instar de Bruce BOCHY, véritable légende du baseball, qui, depuis peu, a été nommé manager de l’équipe de France.

Plus précisément, quel regard portes-tu sur ce sport par rapport aux autres ?

Le Baseball fait beaucoup avec des moyens moindre vis-à-vis des autres institutions. C’est ce qui m’a marqué quand je suis arrivé dans ce milieu. Peu de gens connaissent ce sport en France, pourtant le niveau de performance est bon, même si bien sûr il y a de nombreux axes d’amélioration. Les gros clubs parviennent à recruter et rémunérer des joueurs étrangers, et ce malgré une médiatisation très faible.  Je pense que la discipline sait mutualiser ses compétences et s’entraider pour grandir.

A quoi doit ressembler le baseball dans l’avenir ? Penses-tu qu’il doit se transformer ?

La France n’a pas cette culture baseball comme les Etats-Unis ou le Japon. Pour les non-initiés, le sport est vraiment brut de décoffrage. Les règles et subtilités sont nombreuses et pas toujours comprises par le grand public. Vulgariser et rendre accessible la pratique est selon moi indispensable pour son développement. C’est en partie ce que la fédération a initié avec le baseball five, et c’est une très bonne chose. Mais le baseball n’est pas seulement un sport, c’est avant tout un spectacle, une réunion familiale où tout le monde se retrouve, partage et tisse des liens. Développer cet aspect serait un atout pour la discipline.

 

Un grand merci à Martin qui s’est plié à cet exercice. N’hésitez pas à commenter et partager la publication !